Chronologie de la Chanson # 4 rafraîchit la mémoire de la chanson de 1950 avec un point sur le cabaret Le Lapin Agile et la chanson du Québec
Line Dariel – Bertal – Laure Diana – Les Quatre Barbus – Claire Leclerc
Jeanne Vercammen, alias Line Dariel est une comédienne française. Elle naît en Belgique en 1886 mais ses parent s’établissent rapidement à Lille.
Au Conservatoire, elle obtient les prix de comédie, de piano et de chant. On la voit à l’affiche du Théâtre Sébastoppol dans diverses comédies et opérettes.
Durant la guerre 14-18, elle part se réfugier à Bordeaux d’où elle revient à l’Armistice.
Alors, elle fonde une petite troupe de théâtre où avec Maurice Daudelin elle crée le personnage de la Bécassine Liloise.
1930 : C’est sous le nom de Bécassine Lilloise qu’elle enregistre seule ses premiers disques chez Pathé dont le fameux “Le p’tit Quinquin”
Cependant, depuis 1929, elle est la fidèle interprète des monologues de Léopold Simons en patois lillois “L’poste à galène”, “Les carrotes sont cuites”…
Pendant 25 ans, avec Simons, elle incarne le personnage de Zulma qu’elle fera évoluer avec le temps : très jeune, fiancée, mariée, mère de famille, etc…
1948 : Line Dariel et Simons enregistrent “L’escalier de la vie” suite de neuf saynètes décrivant les différents âges de l’existence.
1950 : Le duo réenregistre les principaux sketches et quelques chansons.
Chansons de la 1ère partie :
02’02 Bertal : Les cris de Lille : Léopold Simons – Maurice Dehette, Sobry : 1950 (approx.)
05’21 Laure Diana : Rose des bois : Pierre Mac Orlan – V. Marceau : 1950
07’26 Les Quatre Barbus : La complainte des gueux au paradis : Maurice Fombeure – Claude Arrieu : 1950
09’50 Claire Leclerc : Chanson des enfants d’Aubervilliers : Jacques Prévert – Joseph Kosma : 1950
12’31 Line Dariel : L’carette à quiens : Auguste Labbé – Victor Absalon : 1950
Le Lapin Agile : Paulo – Renée Jan – Jean-Roger Caussimon – Marcel Nobla
Le cabaret Le Lapin Agile est le doyen des cabarets de Paris. D’abord appelée “Au rendez-vous des voleurs” l’auberge est contruite en 1795 sur les hauteurs de la Butte Montmartre, alors village indépendant. À l’angle de la rue des Saule et de la rue Saint-Vincent, ô combien célèbres.
1869 : rebaptisée “Le Cabaret des Assassins”, l’établissement commence à s’ouvrir à la vie artistique locale. Le dessinateur-caricaturiste André Gill peint sa fameuse enseigne (un lapin sortant d’une casserole en brandissant une bouteille de vin rouge) qui inspire un nouveau nom : “Le Lapin à Gill”
1874 : Le cabaret est repris par Adèle Decerf, une ex-danseuse de french-cancan. Renommé “À Ma Campagne” l’endroit devient un rendez-vous des Arts et les Lettres, entre autres, la clique du Chat Noir vient y terminer ses nuits.
1903 : Le cabaret est racheté par Berthe Sébourse. Frédéric Gérard dit Frédé y prend ses quartiers. Avec son âne, sa chèvre, son singe, son chien et ses souris blanches, ce dernier a tout du clochard céleste : il récite des poèmes, chante Aristide Bruant, Jean-Baptiste Clément ou Pierre Ronsard en s’accompagnant à la guitare. Frédé donne une impulsion artistique au cabaret. Pour la première fois des arts différents vivent en communauté : peintres, dessinateurs, poètes, comédiens, chansonniers,etc….
1913 : menacé de destruction Le Lapin Agile est racheté par Aristide Bruant qui le cédera en 1922 à Paulo, le fils de Frédé. Bruant qui avait perdu son fils en 1917 à Craonne s’était pris d’amitié pour Paulo. Il lui donna même des cours d’interprétation et sa femme, chanteuse d’opéra, des cours de chant.
Le Lapin Agile va devenir le “conservatoire de la bonne chanson entre les années 1920 et 1940. En cela il préfigure les caves et les cabarets qui vont fleurir à la Libération.
Les soirée du Lapin Agile avait une particularité : avant et après leur passage, les artistes restaient intallés parmi les spectateurs et chantaient les refrains en chœur avec eux.
Chansons de la 2ème partie :
16’59 Cora Vaucaire : Frédé : Michel Vaucaire – Daniel White : 1950
19’33 Renée Jan : Tableau de Paris à cinq heures du matin : Marc-Antoine Désaugiers – Maximilien Gardel : 1950
22’30 Paulo : Rose blanche (Rue Saint-Vincent) : Aristide Bruant : 1950
25’46 J.R. Caussimon & R. Jan : Barbarie… Barbara : Jean-Roger Caussimon : 1950
28’34 Marcel Nobla : Complainte de Mandrin (des 30 brigands) : Traditionnel, attrb. F. Villon : 1950
La chanson du Québec : Félix Leclerc – Fernand Robidoux – Jacques Labrecque – Monique Leyrac
Félix Leclerc naît en 1914 à La Tuque (Québec). Son père et un homme de travail; sa mère, “une harpe au vent, tellement sensible” élève ses enfants dans l’amour de la musique. De ses années d’enfance passées dans une atmosphère de forêt, de vent, de tendresse et de musique, Félix conservera le souvenir d’une certaine idée du bonheur. Il n’est pas doué pour les durs travaux des champs : ses frères préféraient l’envoyer écrire dans sa chambre leurs souffrances et les joies.
1932 : Il compose sa première chanson à 18 ans “Notre sentier”
1934 : Tout en suivant des cours de guitare, il est annonceur dans une station de radio du Québec.
1939 : Il entre à Radio-Canada et y interprète “Notre sentier” sur les ondes.
Entre 1941 et 1945 il est comédien, auteur de pièces de théâtre… Mais pour lui, tout refusait de bien rouler. Les journalistes le démolissait.
C’est en vain qu’il prend sérieusement la guitare, compose ses musiques, y appose ses paroles : Félix demeure le grand incompris…. jusqu’à ce que l’étranger le remarque.
Découvert par Jacques Canetti, il s’envole en 1950 pour Paris et… c’est le triomphe inattendu, auquel, un des premiers à applaudir est Raymond Lévesque.
Une nouvelle vie commence.
Chansons de la 3ème partie :
35’11 Fernand Robidoux : Il ne faut pas se promener les pieds dans l’eau : Raymond Lévesque : 1949
37’40 Félix Leclerc : Moi, mes souliers : Félix Leclerc : 1950
39’34 Jacques Labrecque : Ah ! toi belle hirondelle : Traditionnel : 1949
42’12 Monique Leyrac & Paul Berval : Bon pied, bon œil : Pierre Pétel : 1949
Les Frères Jacques – Yves Deniaud – Juliette Gréco – Léo Ferré – Léo Noël
Elie Ozeranski, alias Léo Noël est un chanteur, musicien et goguettier français né en 1913, décédé en 1966.
Au mitan des années trente, après avoir arrêté le violon, il participe à la Goguette révolutionnaire “La Muse Rouge”
1938-1939 : il chante en duo avec Francis Lemarque pour remplacer Maurice, le frère de Francis, appelé à l’armée. En tournée, il fait connaissance avec Joseph Kosma, Pierre Dac et Paul Meurisse.
Durant la guerre, Léo perd l’usage de sa main droite qui restera paralysée. c’est en écoutant le vieux joueur d’orgue de barbarie qui fait la manche sur le Pont-Neuf que sa carrière va se redessiner. Il achète un orgue, se crée un personnage à la Prévert : pull noir à col roulé, pantalon noir et chapeau melon gris. Moderne chanteur des rues, ses rengaines seront signées Mac Orlan, Charles Trénet, Kurt Weill, Joseph Kosma. Léo interprète ce répertoire à l’entracte des cinémas de quartiers mais aussi dans le cabaret d’Agnès Capri.
C’est en ce produisant au Lapin Agile qu’il y rencontre le duo Marc et André ainsi que Brigitte Sabouraud. De la rencontre de ce quatuor naîtra l’Écluse en février 1951. De 1951 à 1966, il en sera le principal animateur.
Chansons de la 4ème partie :
48’10 Les Frères Jacques : La gavotte des bâtons blancs : Jean Guigo – Jacques Breux : 1950
51’36 Yves Deniaud : Le gang des tractions arrière : Roger Legris – Georget-Métayer : 1950
54’35 Juliette Gréco : La rue des Blancs-Manteaux : Jean-Paul Sartre – Joseph Kosma : 1950
56’18 Léo Ferré : Le temps des roses rouges : Léo Ferré : 1950
58’51 Léo Noël : Le mendiant de Charonne : Marc Fontenoy