C.d.C #9 : 1955 Boris Vian – Geneviève – Eartha Kitt – Raymond Lévesque

Chronologie de la Chanson #9 : 1955. Nous allons explorer la mémoire de la Chanson parue en 1955. Boris Vian interprète ses chansons dans deux 45 tours qui ne trouveront le succès public qu’après sa mort. Rares sont les interprètes qui osent les chanter. Les chansons de Léo Ferré commencent à se diffuser à l’étranger via Geneviève et Eartha Kitt qui propose une l’adaptation décoiffante de “L’homme“.

Geneviève – Charles Trénet – Les Garçons de la Rue – Florence Véran

Ginette Auger alias Geneviève est une comédienne et chanteuse française née à Paris en 1920.
En 1949 elle ouvre une boîte de nuit appelée simplement “Chez Geneviève” à Montmartre.
Lors d’une audition, elle fait la connaissance de Luc Poret. Séduite, Luc devient son compagnon, compositeur – accompagnateur.
En 1954, ils sont repérés par un recruteur de talent étasunien pour chanter dans un club et partent à New-York
Sa dégaine débraillé (raggedy) de Parisienne et son accent “so frenchy” plaisent au public. Elle enregistre un 30cm chez Columbia en 1955 dans lequel elle interprète deux chansons de Léo Ferré (Paris-canaille et amour, amour) en sus de celles de son compagnon Luc Poret.

Chansons de la 1ère partie :

02’03 Les Garçons de la Rue : Le piano du pauvre : Léo Ferré : 1955
04’46 Geneviève (Ginette Auger) : Amour, amour : Léo Ferré : 1955
07’28 Florence Véran : On m’a volé tout ça : Luc Poret – Florence Véran
10’22 Charles Trénet : L’âne et le gendarme : Charles Trénet : 1955
13’09 Jacques Estérel : Trois vieux canons : Jacques Estérel : 1955

Boris Vian – Suzy Delair – Marcel Mouloudji – Philippe Clay

Boris Vian, un multi-artiste inclassable , naît à Ville d’Avray (région parisienne) en 1920 dans une famille très aisée.
À peine âgé de 12 ans, Boris ressent les signes graves d’un début de rhumatisme cardiaque.
En 1935 Il se met à la trompette et fonde un orchestre de jazz au lycée avec ses deux frères et quelques amis.
1936-1939 Il adhère au Hot-Club de France, fait études en “Mathématiques Spéciales” au lycée Condorcet puis à l’École Centrale des arts et manufactures.
En famille et avec ses voisins, en plus des surprises-parties, Boris s’adonne aux jeux de langage (bouts-rimés, cadavre exquis).
1940-1945 : Boris se marie avec Michelle en 1941. Cette dernière l’incite à écrire. Le couple a le goût du swing et des surprises-parties à Ville d’Avray en compagnie de Zazous (zinnoffensifs), la milice ne patrouillait pas dans la “périphérie chic”. Boris vit alors en vase clos, loin de la dure réalité de l’occupation nazie.


Passionné de jazz, acheteur de Jazz Hot depuis le numéro 1, membre du Hot Club où il vient écouter les disques étasuniens introuvables dans le commerce, Boris est un excellent trompettiste.
À partir de 1942, il joue dans l’orchestre Abadie .Début 1946 Boris Vian commence à fréquenter le groupe des “Temps modernes”. Il joue dans l’orchestre de Claude Luter au “Caveau des Lorientais” puis au “Tabou”.
Il écrit “Vercoquin et le Plancton” puis L’Écume des jours” qui tardent à être publiés chez Gallimard.
Suite à un pari d’écrire un best-seller à l’américaine avec l’éditeur Jean d’Halluin, Boris rédige en quinze jours durant ses vacances de l’été 46 “J’irai cracher sur vos tombes” prétendue traduction d’un livre de Vernon Sullivan. Sa femme Michelle, angliciste chevronnée, l’aide par ses conseils. Le livre rencontre un succès de scandale, les droits d’auteur lui offrent la possibilité de quitter son emploi d’ingénieur.

1950 Boris Vian qui s’était amusé à écrire des chansons à l’époque de Saint-Germain-des-Prés s’y remet de façon professionnelle. Il passe l’examen d’auteur-compositeur de la SACEM en 1951.
1954 Après l’échec de son roman “L’Arrache-cœur” il renonce à sa carrière littéraire et se concentre sur la chanson. Il commence une collaboration féconde avec Jimmy Walter puis Alain Goraguer. De leur travail va naître des chansons qui passeront à la postérité : On n’est pas là pour se faire engueuler, la java des bombes atomiques, La Complainte du progrès, etc…
1955 Ses textes ne trouvant pas le succès auprès des interprètes, Boris se voit proposer par Jacques Canetti de défendre lui-même ses chansons. Relevant le défi, il passe au “Trois Baudets”. La scène est pour lui une épreuve, il éprouve un trac immense, n’est pas à l’aise avec le public et transmet sa gêne aux spectateurs.

Chansons de la 2ème partie :

18’10 Boris Vian : La java des bombes atomiques : Boris Vian – Alain Goraguer : 1955
20’39 Suzy Delair : Relax : Boris Vian – Jimmy Walter : 1955
23’44 Marcel Mouloudji : La valse jaune : Boris Vian – Marguerite Monnot : 1955
27’21 Philippe Clay : On n’est pas là pour se faire engueuler : Boris Vian – Jimmy Walter : 1955

Eartha Kitt – Clifton Chenier – Les Cinq Pères – Lucette Raillat

Eartha Kitt, une chanteuse, danseuse et actrice étasunienne, naît en Caroline du Nord (EUA) en 1927. Sa mère, Annie Mae Keith, cherokee d’ascendance africaine a été violée par un homme blanc non-identifié. Sa mère va vivre avec un homme noir qui rejete Eartha à cause de son teint trop pâle. Hébergée chez une tante, elle y est maltraitée et à la mort de sa mère elle est accueilli à Harlem par une autre proche parente nommée Mamie Kitt. À New-York, elle fréquente le Metropolitan Vocational High School.
1943-1948 : Elle est engagée dans la troupe Katherine Dunham Company. Elle apprend le français lors des tournées en Europe et reste à Paris lorsque la troupe retourne aux E.U.A. Elle acquiert une grande popularité comme chanteuse dans une boite de nuit.
Au début des années 1950’s Orson Welles dit d’elle qu’elle est la femme la plus excitante du monde. Elle collectionne les succès dans la chanson et le cinéma. Elle reprend des adaptations de standard de la chanson française : C’est si bon, Sous les ponts de Paris….
En 1955, elle chante “The Heel” une adaptation de “L’homme ” de Léo Ferré

Chansons de la 3ème partie :

33’00 Eartha Kitt : The Heel [L’homme] : Léo Ferré, adapt. Albert Beach, Willard Robinson
35’42 Clifton Chenier : Eh petite fille : Clifton Chenier : 1955
38’18 Les Cinq Pères : Monsieur Crocodile : Jack Lawrence, Ted Sears, adapt. Louis Sauvat – Frank Churchill : 1955
40’39 Lucette Raillat : La môme aux boutons : Pierre Louki – Jacques Lacôme : 1955

Raymond Lévesque – Francis Blanche – Lyne et Jean – Léo Marjane – Nicole Vervil – Denise Benoit

Raymond Lévesque, chantauteur, poète et romancier québécois naît à Montréal (Québec) en 1928. Fils d’éditeur, il grandit dans le parc La Fontaine.
Adolescent, admirateur de Charles Trénet, il abandonne les études, se consacre au piano et à la composition. Il travaille dans les cabarets, il y rencontre Fernand Robidoux. Ce dernier lui met le pied à l’étrier en le passant dans son émission “La boîte à chansons” sur CKAC où il présente les compositions d’auteurs québécois.
1954 : Après quelques années à chanter, jouer au théâtre, animer des émissions à la radio et à la télévision, Raymond, suivant les traces du grand Félix, part pour Paris. Il chante entre autres au cabaret Au Port du Salut, sur la Rive gauche. Il mène une vie de bohème et fréquente d’autres expatriés québécois.

Chansons de la 4ème partie :

45’41 Lyne et Jean : Mon grands-père était cannibale : Lyne & Jean Vincent – Jean-Raymond Baltel : 1955
47’52 Francis Blanche : La fille du gangster : Francis Blanche – Henri Leca : 1955
50’57 Raymond Lévesque : La famille : Raymond Lévesque : 1955
53’19 Nicole Vervil : Notre amour : Léo Ferré : 1955
55’57 Léo Marjane : Monsieur mon passé : Léo Ferré : 1955
58’39 Denise Benoit : La belle jambe : Louis Aragon – Joseph Kosma : 1955